L'excellent collectif Reinfo Covid nous appelle à soutenir le professeur de mathématique Vincent Pavan, sanctionné par sa hiérarchie pour avoir ôté son masque dans un amphithéâtre et pour avoir autorisé ses étudiants à faire de même. On peut envoyer un message aux responsables de l'université pour instaurer un rapport de force, comme en avait bénéficié le docteur Louis Fouché (cliquer sur le lien ci-dessus pour plus d'explications).
Voici ma contribution :
Madame, Messieurs,
J'ai appris par l'intermédiaire du collectif Reinfo Covid que votre
confrère le professeur Vincent Payan avait été suspendu de ses
fonctions, pour le seul motif d'avoir retiré son masque dans un
amphithéâtre, et d'avoir invité ses étudiants à faire de même.
Je me dois de vous faire part de ma vive préoccupation quant à cette
décision de votre part.
La société française est depuis plusieurs mois en proie à une agitation
autour du Covid 19, qui rappelle certains mouvements de foule du siècle
dernier, et qui évoque la "montée aux extrêmes" analysée par René Girard.
On pourrait espérer que l'université, garante de l'esprit de
rationalité, se tînt sinon à l'écart, du moins légèrement au dessus de
ces passions qui agitent les sphères médiatique et politique.
Nul ne peut rationnellement prétendre que par son geste, le professeur
sanctionné ait mis qui que ce soit en danger.
On ne peut en revanche pas ignorer les dangers que courent notre société
et notre pays à cause des mesures disproportionnées et désordonnées qui
sont prises, soi-disant pour lutter contre l'épidémie de Covid 19 :
faillites d'entreprises, démoralisation de tout un peuple,
culpabilisation des enfants, dépressions, suicides, atmosphère de peur,
de soumission et de délation qui entraînent la majorité à tout accepter
de la part du pouvoir, sans qu'aucun enseignement ne semble avoir été
tiré des catastrophes du XXe siècle à cet égard.
C'est sans doute cela que voulait dénoncer M. Payan (que je ne connais
pas), et cela doit être porté à son crédit, et non considéré comme une
faute.
René Girard estimait que la montée aux extrêmes, causée par la
frustration au sein d'une société, poussait la foule à trouver un bouc
émissaire sur qui rejeter la faute de tous les crimes.
Ce processus, universel dans les sociétés archaïques, ne devrait pas
trouver sa place dans une université moderne.
Certes la loi est ce qu'elle est, et ce n'est pas vous qui l'avez faite,
mais il vous appartient d'en faire une application raisonnée.
Il nous appartient en effet à tous de faire un usage juste et
proportionné des pouvoirs dont nous disposons.
Je vous appelle donc à annuler les sanctions à l'encontre de M. Pavan,
et à le réintégrer avec les honneurs qu'il mérite pour son courage et
son intégrité.
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